Le jour où nos chemins se sont croisés pour la première fois, je n’étais pas encore consciente de l’ampleur de ce que nous allions vivre ensemble.

Toi, tu le savais et tu m’as choisie…Tu avais tout juste 7 semaines et je me souviens encore de tous les efforts que tu as fournis pour sortir du panier où tu dormais avec tes frères et sœurs, pour venir te coucher sur mes pieds. Quelle détermination !

Tu as plongé ton regard dans le mien, avec tes grands yeux noisette, et mon cœur savait…lui aussi…que c’était le début d’une aventure extraordinaire…

Quand nous sommes arrivés à la maison, je t’ai observé…tu dormais dans ta couverture…je souriais de bonheur…mais comment allais-je t’appeler ?

Ton nom est venu quasi instantanément : SWITCH car tu arrivais au moment d’un grand changement dans ma vie.

Un changement vers un meilleur…

Oh, c’est vrai qu’au début de notre vie en commun, nous avons traversé des périodes parfois laborieuses pour t’apprendre à respecter les règles, et ton éducation a connu bien des hauts et des bas.

La Communication Animale

A tout fait basculé…je pouvais échanger avec toi…

A partir de ce moment-là, tu as été mon guide. Ce n’est plus moi qui t’éduquais, mais toi qui éclairais mon chemin pour découvrir tout le potentiel de ce que je suis. Je faisais réellement un SWITCH dans mon existence.

Quel bonheur de pouvoir t’entendre, te comprendre, connaître ce dont tu avais besoin, ce que tu voulais qu’on réalise ensemble, comment tu voyais notre évolution et comment y parvenir…

Petit à petit j’ai grandi…grâce à toi…

Tu étais là, présent et rassurant à chaque étape, pour avancer ou dépasser une difficulté.

Ta confiance moi…en nous…était un bien tellement précieux.

Et quand tu m’accompagnais lors des stages enfants ou adultes, quel bonheur de te voir aussi à l’aise, tellement bienveillant et disponible. Tout naturellement, tu t’adaptais à chaque personne pour leur permettre de vivre, elles aussi, cette merveilleuse aventure de la communication animale.

Je me souviens de la première fois…je ne savais pas si tu pouvais le faire et je pensais que la sollicitation de tout un groupe, c’était beaucoup trop !  Toutes ces personnes qui communiqueraient avec toi, avec des questions différentes…et tu m’as montré que tu en étais amplement capable.

Tu as géré ce groupe de « patte de maître »…

Tu savais d’instinct ce qu’il fallait faire. Pendant les pauses, tu te déplaçais dans le groupe et te posais un instant près de ceux ou celles qui en avaient besoin.

Tu étais tellement généreux, heureux et fier de leur avoir permis de vivre cette expérience et cette prise de conscience.

Et par après, quand je te disais que nous allions partir pour un autre stage, ton impatience me faisait rire car tu étais déjà assis bien droit, devant la porte, avant même que j’ai commencé à faire nos bagages…Tes yeux scintillaient et tu me disais… « JE SUIS PRET ! »

Nous avons fait un merveilleux bout de chemin ensemble pendant 13 ans, et ce voyage à tes côtés est d’une immense richesse.
Tu m’as emmenée bien au-delà de ce que j’aurais pu imaginer…je n’aurai de cesse de t’en remercier.

Tu étais tellement aimé de tous, les enfants te nommaient « le chien à papouilles »…Les adultes rêvaient de vivre une relation aussi merveilleuse que celle que nous avions tous les deux. Tes copains chiens, chats, chevaux, pigeons aimaient tant ta compagnie.

Tu avais à cœur l’harmonie, la joie, le partage…
Tu étais le grand frère,
qui faisait le lien entre tous…pour le bien de tous.

Te dire au revoir a été un moment vraiment rempli de chagrin et de colère…car c’est arrivé tellement vite,  malgré tout ce qui a été mis en œuvre pour te sauver. Ton copain Falco qui a donné une grande partie de son sang pour t’aider, la vétérinaire qui a fait tout ce qui était en son pouvoir pour te sortir de là, les fortes doses d’antidote, les 4 jours et nuits blanches à rester auprès de toi pour t’aider à respirer…

J’ai du t’emmener à l’hôpital. Le spécialiste, aussi bienveillant qu’il aie été, n’a pas accepté que je reste près de toi. Je t’ai regardé partir avec lui et quand la porte s’est refermée, j’ai craqué. Je savais au fond de moi que tu vivais tes dernières heures, je le sentais…

Dans ce flot de larmes, j’étais aussi en colère…QUI avait osé faire ça ? Comment était-ce possible ? Où as-tu trouvé ce poison ? Pourquoi toi ?

En rentrant à la maison, j’avais beau y réfléchir et me remémorer tous les lieux où nous avions été les semaines précédentes, je ne m’expliquais pas comment c’était arrivé.

J’ai gardé l’espoir que le spécialiste trouverait le moyen de te guérir…Toute la nuit, le téléphone posé sur mon coeur, j’ai attendu son appel.

Finalement au petit matin, j’ai entendu les mots que je craignaient le plus et qui résonnent encore dans ma tête aujourd’hui…Après de multiples examens, l’empoisonnement à la mort au rat avait déjà détruit une bonne partie de tes organes et il était impossible d’opérer…
Aucune chance de te sauver…

Une évidence était bien là, ce poison que tu as malheureusement avalé était plus fort que nous…

Quand je suis arrivée à l’hôpital, tu m’as accueillie avec toute ta détermination des premiers jours, ton panache se balançant doucement de gauche à droite.

Je savait ce que je devais faire…mes larmes coulaient, c’était tellement injuste…mon coeur était déchiré à cette idée.
Non…tu ne pouvais pas partir maintenant…pas comme ça… J’étais dévastée…

En te voyant marcher vers moi, ton regard accroché au mien, j’ai ressenti ta force et ton courage. J’ai expliqué au spécialiste que je voulais communiquer avec toi avant de prendre une quelconque décision.
Tu as pu m’exprimer que tu avais juste assez d’énergie pour revenir à la maison…tu savais bien ce qui ce passait…ton corps était épuisé de lutter…tu voulais surtout rentrer chez toi et être entouré de tous ceux que tu aimais et qui t’aimaient.

Tu as puisé dans tes dernières forces et nous sommes rentrés chez nous. En attendant l’arrivée du vétérinaire, tu as encore fait le tour du jardin comme à ton habitude, tu as encore un peu joué avec Kiddy, tu as profité d’un brossage et des caresses que tu aimais tant. La famille, les chiens et les chats, tous étaient là, t’entourant d’amour, pour te dire au revoir.

Sur la musique créée par ma soeur, rien que pour toi et entouré des tiens, tu as fermé tes grands yeux noisette à tout jamais, paisiblement, bien installé au creux de mes bras.

Au crématorium, je n’ai pu retenir mes larmes quand Kiddy et Moonlight sont venus à tour de rôle près de toi pour te faire encore une dernière léchouille sur le nez. Ils savaient que tu ne reviendrais plus.

SWITCH, mon amour, mon ami, mon confident, mon guide…je ressens tant de gratitude, de joie et d’amour d’avoir pu partager toutes ces belles années avec toi.

Même si ton absence laisse un grand vide dans notre chaumière, je sais que tu es là et que tu veilles sur nous. Je sais aussi que nous pourrons toujours nous retrouver, communiquer et prendre le temps de « papoter » ensemble.

Ton âme reste auprès de moi et nos coeurs sont unis pour l’éternité.